Monday, May 07, 2007

Standard Break(down)

Ces dernières semaines avaient été particulièrement difficiles, et je ne pensais sincèrement pas que ça avait une chance de devenir pire... Tensions au boulot sur la loi du toujours plus, problèmes de voisinage sur celle d'immeuble ancien aux murs de la taille d’une feuille de papier à cigarette avec ce que ça peut engendrer comme désagréments de vie au quotidien (ie : réveil entre 5h et 6h du mat tous les matins en vivant au son du réveil des voisins...), des nuits trop courtes et une tension nerveuse particulièrement accrue.

Malgré tout, je me suis rarement senti aussi bien que jeudi soir dernier (enfin le 26 avril), çà aurait du me paraître suspect d'entrée de jeu... Mais je pensais innocemment comme Seymour à la fin de Ghost World, qu'une fois que les choses se mettaient à merder définitivement, tout ne pouvait aller qu'en s'améliorant...

Le problème c'est que la vraie vie est rarement aussi fun que les scénarios que l'on prend plaisir à fomenter juste histoire de se rassurer.

La soirée avait pourtant plutôt bien démarré, malgré une journée des plus pourrie. J'étais crevé pour ne pas dire harrassé, mais il faisait beau, ce qui suffisait à me remonter le moral. Je venais également de comprendre enfin cet engouement particulier de certains de mes amis pour Gorilla Angreb, ce qui me remplit de plaisir, car je dois avouer que jusqu'à présent ça m'échappait royalement et j'avais désagréable impression de passer à côté de quelque chose d'essentiel.

En fait, c'est tout simple, s’il y a un disque à écouter en priorité, c’est le « Aborted 2000 EP », après tout coule de source, et c'est par celui-là que j’aurais du commencer au lieu de le faire avec leur dernier 12'' et 7''... Mais bon, comme toutes les prods de ce genre de groupe, elle fut introuvable dès sa sortie, alors il fallut m'assoir essus en attendant la réédition CD de leur discographie sur Feral Ward.

C'est ce que je venais de saisir, le casque sur les oreilles en dansant dans ma cuisine le poing en l'air en scandant des paroles dont je ne comprenais pas un traitre mot en même temps que je me préparais à manger, ce qui était d'autant plus fun !

Un peu plus tôt dans la soirée, j'avais également ressorti ma vieille board de la cave en découvrant avec joie que ses trucks n’était finalement pas aussi niqués que je le pensais. Dans la foulée, j'avais enfilé mon vieux 501 troué et mes converses laminées, et je n'attendais maintenant plus que la tombée de la nuit pour foncer chez mes parents profiter de leur absence pour blaster un peu de bonne musique (enfin tout est relatif, surtout qu'il s'agissait de la disco de Disrupt sortie il y a peu, mais j'aime beaucoup !) en bossant sur le zine.

Une semaine plus tôt, je m'était taté à acheter une nouvelle planche, mais j'avais vite renoncé en voyant la tronche des vendeurs, pas certains d'avoir le courage d'affronter leurs inévitables railleries, et j'étais content de constater que celle-ci semblait fonctionner encore à merveille, ou en tout cas, suffisamment bien pour l'usage que je comptais en faire...

Je n'ai pas osé monter dessus d'entrée de jeu, j'étais trop chargé pour ça, et je me suis contenté de faire le trajet aller à pied. Mais je me suis rarement senti aussi bien, avec mon vieux jean, un tee-shirt, mon vieux sweat à capuche, le walkman sur les oreilles, et ma planche à la main.

J'ai bossé toute la soirée sur le zine en écoutant de la zique à fond dans le salon de mes parents à mon entière disposition pour une fois, et aux alentours de minuit / 1h du mat, j’ai jugé qu’il était temps de rentrer me coucher pour m'économiser quelques heures de sommeil jusqu'au lendemain. J’ai fermé sagement la maison, et je me suis foutu le fameux 7’’ de Gorilla Angreb sur les oreilles.

Les rues étaient quasi désertes, il n'y avait pas un chat dehors. Je n'ai pas tenu plus de 2 minutes pour remonter sur ma vieille planche. C’était le bonheur total, un bonheur comme je n’en avais pas connu depuis des années.

Ca faisait au bas mot 10 ans que je n'avais pas remis les pieds sur une planche, mais j'ai instinctivement retrouvé ces mêmes frissons qui me parcouraient l’échine 15 / 20 ans plus tôt à chaque fois que je rentrais chez moi en skate au milieu de la nuit en blastant Siege, Deepwound, State, Neon Christ et Koro sur mon walkman. La bande son était différente, mais les sensations restaient les mêmes, et je n'aurais jamais imaginé trouvé 20 ans plus tard une musique qui lui reste malgré tout autant adaptée en celle du groupe précité.

Passé une heure du mat, la ville t’appartient et personne ne vient te faire chier pour un bout de trottoir sur lequel tu circules. J’étais content de retrouver aussi facilement tout ça, ainsi que mon équilibre, malgré des premiers pas un peu hasardeux. Et c'était un véritable soulagement de ne croiser personne sur ma route pour en briser le délire.

Le premier virage fut un peu dur à amorcer avec l’arrivée d’un bus en sens inverse, mais le reste suivit plutôt bien malgré tout ce temps sans pratique.
Je me sentais bien parti pour traîner un peu en prenant des chemins détournés le long de la Seine, mais mon organisme ne m’en laissa malheureusement pas le temps...

Je m'étais lancé sur une belle ligne droite. A peine 200 mètres de parcourus quand j’ai soudainement senti une douleur atroce me prendre au molet comme si quelqu'un venait de donner un coup de batte de base ball sans que je ne l'ai vu venir.

Bien sur, je me suis instinctivement retourné pour voir qui m’avait frappé, mais il n’y avait personne.

Je ne sentais plus ma jambe, ni mon pied, mais je ne sais par quel miracle j'ai réussi à rester debout sans me ramasser la gueule.

A chaque fois que je tentais de le reposer par terre, le sol se dérobait sous mes pieds. Sensation plus qu'étrange, comme si les 2 étaient soudainement devenus élastiques. J'aurais pris des psylaumes, je pense que ça m'aurait fait exactement le même effet.

Impossible de retrouver prise. Je ne sentais plus mes orteilles, ni mon pied. J'ai malgré tout réussi à prendre appui sur mon talon et parcourir les derniers 500 mêtres jusqu'à chez moi en trainant la pate.

Ok, la logique aurait voulu que j'appelle les urgences plutôt que de tenter de rentrer chez moi par mes propres moyens, mais on est rarement logique dans ces moments là...

Mais c'est simplement l'angoisse et la peur de ce qui venait de se passer qui prirent le relai. En sentant revenir des sensations au bout de mes orteilles au fur et à mesure que je me rapprochais de chez moi, je me sentis un peu rassuré. Je suis resté à tourner en rond dans mon appart une bonne heure sans savoir quoi faire, puis je me suis couché en me disant que ce n'était probablement pas si grave que çà, et que la visite du médecin pourrait bien attendre jusqu'au lendemain...


All time favorite...
Descendents
Ill Repute
Les responsables d'un des meilleurs EP's de tous les temps !
Koro
La suite dès que possible, vu que je suis immobilisé pour plus d'un mois à cause de mes conneries, je devrais avoir le temps d'y songer, à moins que je ne garde le tout pour mon zine...
A voir...

Soundtrack : Gorilla Angreb "Aborted 2000 EP "



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