Tuesday, January 15, 2008

Il y a des jours comme çà

Ouais des jours comme ça, où on le se dit que l’on aurait mieux fait de rester coucher…

Pourtant, j’étais assez content de la manière dont avait démarré ma journée de dimanche, et en particulier d’être retombé sur ce vieux maxi de Warfare (fils batards de Motorhead, Venom et Discharge) sorti sur Neat Records (le label des premiers Venom) sur lequel ils reprenaient « Two Tribes » de Frankie Goes To Hollywood dans un version pour le moins sulfureuse qui avait fait la fierté de mes jeunes années de lycée (Il faut dire que le maxi était sorti à peine quelques mois après l’explosion du fameux hit en question, ce qui permettait de se positionner de façon plutôt originale en soirées et surboums…). J’en étais d’autant plus heureux que j’ai eu l’agréable surprise de constater après moultes réécoutes que l’ensemble n’avait pas si mal vieilli que ça, et tenait même très bien la route grace à cet espèce de phrasé punk d'Evo leur chanteur/batteur (ancien Angelic Upstart si mes souvenirs sont bons !) qui sauvait le tout des quelques dérives métal dans lesquelles s'aventurait parfois Gunner, leur guitariste.
Ça m’a mis en joie, jusqu’à ce qu’en voulant ranger méticuleusement ce précieux trésor dans sa pochette, la galette plastique me glissa soudainement des doigts sans que je ne parvienne à la rattraper et en arrive à ce résultat pas forcément des plus heureux pour avoir une chance de réécouter une prochaine fois le disque en question…

Warfare" Two Tribes 12’’ EP " ou tout du moins ce qu’il en reste…

C’était la première fois de ma vie qu’un de mes vinyls m’échappaient des mains en se fracassant de la sorte sur le sol, et je dois reconnaître que ça a suffit à me gâcher le plaisir de cette journée dominicale que je trouvais plutôt bien partie à la base !
En voyant ce disque ruiné de la sorte, c'était un peu comme si une partie de mon passé et de mes jeunes années de lycées venaient soudainement de se briser en miettes. Comme un fait exprès, il a fallu que ça tombe le même jour où remontaient sur les planches tout un tas de vieilles gloires du hard rock français reformées à l’occasion de ce festival Métal français à la Loco. En ayant vu la majorité d’entre eux à la fin de mes années de lycée, notamment au cours du fameux France Festival de Choisy le Roi en 85, j’étais bien tenté de m’y rendre juste pour le fun (sans payer ça va de soit, faut pas déconner non plus ! Je sais que j'ai des goûts pour le moins douteux, mais jusqu'à une certaine limite tout de même !). Bon, après en avoir vu les photos sur ce site dédié à la chose... http://80sfrenchmetal.blogspot.com/ çà a quelque peu réfrainé mon enthousiasme. J’ai d’ailleurs eu beaucoup de mal à y reconnaître les membres de Blasphème (oui, il s’agit bien du groupe avec le chanteur en chemise bleue qui a pour le moins forci avec l’âge…) ainsi qu'ADX, Demon eyes, Square et Killers

En voyant ces photos et le nom de tous ces groupes, je n'ai pu m'empêcher de repenser à ce festival de 85 qui se termina si tard le premier soir que de nombreuses personnes se retrouvèrent en caraffe pour rentrer chez elles en train de banlieue.
Heureusement, j'avais réussi à convaincre mon père d'avoir l’extrême gentillesse de venir m’y chercher en voiture (il faut dire que je n’avais que 17 ans à l’époque et ma mère l’aurait probablement étripé s’il ne s'y était pas plié !). Nous voyant sur le point de repartir en voiture, un jeune gars tout affolé et pas plus âgé que moi nous demanda s’il n’y avait pas moyen qu'on le dépose ainsi que son pote à une porte de Paris histoire de le rapprocher de chez lui. Mon père pas plus enchanté que ça à l'idée de se taper un détour de plus accepta malgré tout. En contrepartie, ce gars, plutôt sympa au demeurant et soulagé de pouvoir rentrer chez lui autrement qu'à pieds, sortit de son sac une copie du zine qu’il venait de sortir exprès pour le festival et qui portait le sobriquet pour le moins ridicule de 666. Le truc était mal photocopié et pas très bien gaulé, mais en même temps c’était le tout premier fanzine que je tenais entre mes mains, et j'étais impressionné de voir tout l'amour et toute la passion qu'ils avait pu mettre dedans. En plus, il y avait ce côté clandestin et illégal, en « marge » de la presse officielle qui me faisait complètement triper et me fascinait déjà au plus haut point. J'étais loin de me douter à l’époque que ça déclencherait chez moi un tel engouement que je me sentirai à jamais incapable de me détacher de toutes ces pages photocopiées et agraffées maladroitement...

N’en ayant pas imprimé beaucoup d’exemplaires, il ne put nous en filer qu’un seul pour moi et mon pote. Je fis l’erreur de le laisser à mon pote pour qu’il puisse le lire et ne le revis jamais par la suite. Ce que je ne savais pas également à l’époque, c’est que nos destins allaient se recroiser 2 ans plus tard, par le biais de son second zine portant le nom de Whiplash (Ouais, comme le morceau de qui vous savez...), et celui sur lequel je travaillais ardemment en vue d'un premier numéro...

Ayant eu vent de nos activités pseudo journalistiques, Nelly Saupiquet alors rédactrice en chef de Hard Rock Magazine nous mis en concurrence l'un et l'autre pour tenir une rubrique Thrash et Hard Core dans son magazine. Déjà branleur à l'époque, je ne pris jamais la peine de lui rendre les articles qu'elle m'avait demandé de rédiger sous forme de feuillets photocopiés, qui plus est, je n'avais pas de machine à écrire pour les taper et ne savais pas ce qu'était un feuillet ni comment ça se présentait... Néanmoins, je me suis toujours demandé comment aurait pu tourner ma vie si je m'étais donné un peu plus de mal à l'époque et remporté le job en question... A la place, j'ai préféré sortir mon premier zine pour y parler de tout ce dont j'avais envie sans avoir jamais de comptes à rendre à qui que ce soit quant à son contenu, et ça n'a jamais changé par la suite.

La personne en question portait le pseudonyme de Phil Pestilence (en hommage au morceau de Kreator du même nom), et bien sur c'est lui qui récupéra le job , qu'il partagea d'ailleurs dans un premier temps avec la corréalisatrice de Whiplash, Flo Baby Killer qui elle en revanche, n'eut pas le droit de conserver son pseudonyme et quitta assez rapidement le magazine pour devenir attachée de presse chez Bondage Records...

Malgré ce job qui me passa sous le nez et me faisait tout de même bien rêver, nous nous liames d'amitié avec Phil, et il sut me renvoyer régulièrement l'ascenseur par la suite en chroniquant mes zines de manière dithyrambique, tout en me faisant participer à la plupart de ses projets, dont malheureusement aucun ne vit le jour...

Le plus amusant est de constater que près de 20 ans plus tard, bon nombre de mes amis, tant parmi les plus jeunes que les plus anciens, continuent de vouer une admiration immodérée à l'ami Phil (entre autre à cause de ses nombreux articles parus dans la presse métal de l'époque, au sein de Metal Hammer, Hard Rock Magazine, puis sur les ondes de RMC et M6…) et me demandent régulièrement ce qu’a pu devenir ce brillant visionnaire de la musique après qu’il ait soudainement disparu des ondes…
Moi aussi je me suis souvent posé la question, ayant amèrement regretté que nos chemins se soient ainsi séparés sans plus jamais avoir de nouvelles du jour au lendemain, après lui avoir même parfois prêté certains de mes disques pour qu'il les passent sur les ondes de RMC en le briffant auparavant sur leur contenu (« We're not in this alone » de Youth Of Today fut d'ailleurs l'un d'entre eux...). Les rumeurs ont été bon train passé un certain temps, plus exubérantes les unes que les autres et pas forcémentdes plus heureuses, mais totalement fausses pour la plupart.

La réponse je l'ai finalement trouvée il y a peu, et n'est pas forcément celle que je pouvais imaginer… Vous pouvez d'ailleurs la trouver sur le site en lien ci dessous...

C'est amusant de se souvenir que c'est ce même gars (celui à gauche sur la photo) qui joua de la basse (basse qu'il racheta d'ailleurs à Phil d'ADX et à laquelle il retira toutes les corde sauf une, la seule nécessaire pour jouer la musique que nous faisions !) dans cette grande escroquerie musicale dans laquelle je jouais également, qui portait le doux nom de Putrid Cadaver (Promis je reviendrai en longueur sur le sujet dans une prochaine note !) et dont je n'ai pu résister au plaisir d'insérer quelques photos d'époque...


Ouais, c'est bien lui juste à côté de moi basse à la main (avec notre batteur juste devant), tout comme moi en train de hurler au cours de la même répète...

Putrid CadaverLiberty Rock Studio – Printemps 89

Et ouais, et pratiquement 20 ans plus tard, t’as toujours un couillon qui continuent de photocopier des historiettes écrites à la main et jouer dans des groupes qui ont du mal à dépasser le cap des 3 démos et des concerts dans les squats et sous sols de bar enfumés…

Comme me le dit si souvent mon ami Frank F. de Punk Rawk, finalement parmi tous les gens que t’as pu côtoyer, t’es le seul à ne pas avoir réussi dans la vie…

J'ai souvent trouvé ça cruel, mais je dois aussi reconnaître quelque part il y a énormément de vrai là dedans, tout du moins dans ce que les gens considèrent comme une réussite sociale…

Quand j'ai quitté tout ce joli monde de la presse métal pour cotoyer davantage tout mes amis de la scène HxC, à mon grand dégoût la plupart d'entre eux ont fini dans ce magazine racoleur que je détestais (R.A.G.E.), et c'est vrai qu'eux aussi ont « réussi » pour la plupart et sont devenus producteurs, photographes de presse, réalisateurs ou chefs d'entreprise...

Mais quelque part je crois que je m'en branle, car je reste beaucoup plus attaché à des gens comme ça …

Vous vous demandez probablement qui est cet homme au regard si intelligent... Vous ne voyez pas ?

Pourtant, c'est ce fameux batteur qui ne prit même pas la peine d’aller auditionner quand Kurt Cobain et Kris Novoselic l’appelèrent pour prendre la place de Chad Channing au sein de Nirvana… Et de ce fait recrutèrent Dave Grohl à la place !

Ouais il s’agit bien de Brian Walsby, l’actuel batteur de Double Negative et auteur de nombreux comics strips hilarant sur la scène HxC dont vous pouvez retrouver quelques extraits ici http://introvertedloudmouth.blogspot.com/ et là http://www.brianwalsby.com/

Et re ouais, c'est ce genre de gars que je continue d'aimer et d'admirer plus que tout au monde !!!

Soundtrack : Warfare « Blown To Bits » (Ironiquement, le seul morceau encore écoutable sur le maxi que j'ai explosé ce week end !)

10 comments:

Anonymous said...

salut !
j'ecoutais moi aussi tous ces groupes francais a la meme epoque (ah, ADX et sa guillotine...le split Loudblast / aggressor..., nomed...), je suis donc allé faire un tour sur ce site french metal blogspot et je dois dire que les photos (ai pas encore tenté les videos...)sont plus pathetiques que hilarantes (surtout blaspheme...), c'est marrant cette nostalgie, ce retour en arriere qui font rage aussi bien dans la scene metal que dans la scene punk/hc...ils font ce qu'ils veulent mais je trouve que les rolling stones a 60 ans sont moins ridicules que ces quadra/quinquagenaires avec des problemes de calvitie essayant de revivre leurs moments de "gloire"...Enfin...
putrid cadaver...hum...ca me dit quelque chose, faudrait que je cherche dans mes archives / vieilles cassettes...
Excellent blog en tout cas, toujours un plaisir de te lire...
Philippe

Anonymous said...

tu sais quelque part tu as plus réussi qu'eux, oh oui.

Anonymous said...

Et enormes les tofs de Putrid hahahaha !!!

Anonymous said...

J'en ai encore des mieux que je mettrai dans une prochaine dont une avec Steph qui Joue maintenant dans Stanley Kubi et fit ses premières armes dans Putrid Cadaver également...
La bise !
Steph

Anonymous said...

Solidarité entre "vieux losers", mec, t'es pas seul dans la place ! ;)

Florence said...

Par cpntre, la basse, Phil l'avait prise chez moi, et d'ailleurs, j'avais laissé une gratt style stratocaster en caution et je n'ai jamais revu ma gratt... Le fanzine 666, c'était moi aussi, mais c'est une longue histoire !

Anonymous said...

Très bon la leçon de nostalgie et les photos collector de Putrid Cadaver.
Encore meilleurs ton style et le "mood" du billet... Deux rectifs cependant : 1. J'avais choisi Pestilence à cause de "The Four Horsemen" de Metallica (c'est l'un des quatre) - je n'ai jamais accroché à Kreator malgré les menaces répétées de mon meilleur ami Stephane Girard qui alors dirigeait leur label en France.
Et 2. Pour RMC, je ne t'avais pas braqué un Youth Of Today mais un Agnostic Front sous réserve de la fiabilité d'une mémoire peu fiable ces derniers temps.

Putrid Pest

Isa ex'Nelly said...

Excellent !!!! Comme disait Pestilence à la grande époque, la gueule fendue en deux par un énorme sourire ! Hé, Pestilence, suite à la lecture de cet excellent blog qui a ravivé la nostalgie de la grande époque, j'ai essayé de te contacter via ta boîte, mais pas d'adresse mail US Miami, donc j'ai envoyé un mail à London, mais bon, ils ont du croire à un canular, tes employés à Londres. => Bien contente de savoir que tu as fait fortune dans le net, je n'en attendais pas moins de toi, lol ! Ca gaze à Miami ?????
Bon, trève de discours, j'te reconnais bien, toi, à qui j'avais donné une chance d'écrire dans HRM, putain, y'a des gueules, ça fait du bien de les revoir. Excellent, donc, tes photos, et alors... Putrid Cadaver, c'est le top !
Isabelle ex-Nelly Saupiquet, toujours dans la presse, mais chevaux, et quelque part dans le Gard....

Anonymous said...

Ce pur moment e nostalgie m'a fait faire un bond en arrière de 20 ans j'avais prsque oublié qu'en ce temps là je jouais de la basse dans un groupe d'avignon confidentiel qui se nommait angel dust j'ai croisé quelques un d'entre vous cette époque et je dois dire que j'en garde un bon souvenir.
Petit message perso à Nelly si d'aventure elle se rappelle encore de moi je vis désormais dans le gard ou je suis en train de créer un élevage de chevaux camargue les méandres tentaculaires du net nous ferons peut être nous rencontrer

Frédéric said...

Désolé de m'incruster sur ce blog, mais j'y suis tombé en cherchant des nouvelles de Pestilence et Nelly Saupiquet! ;) Juste pour vous dire qu'on a un groupe Doum Doum Wah Wah sur Facebook où on essaye de collecter quelques souvenirs, personne n'a oublié vos apparitions dans l'émission à l'époque!