Wednesday, July 19, 2006

Abstract postcards

C’est marrant comme certaines personnes semblent porter toute la connerie du monde sur leur visage. Bon, " marrant " n’est pas forcément le terme le plus approprié, mais çà fait partie de ces expressions usuelles que l’on utilise souvent sans trop réfléchir. " Navrant " irait probablement mieux en fait. Enfin bref, le problème est surtout que s’ils le portent aussi bien sur le visage, c’est qu’il y a généralement aussi un grand fond de vécu derrière…

Je me souviens de la fois où j’avais été voir " Do the right thing ! " (Ne cherchez pas le rapport avec ce qui précède, il n’y en a pas !). Ma copine faisait la gueule ce jour-là, ce qui était un phénomène plutôt constant chez elle à l’époque et qui ne me surprenait pas plus que çà ayant fini malgré moi par m’y habituer, tout comme le copain qui nous accompagnait (Là par contre c’était moins fréquent, sans quoi je me serais bien évidemment dispensé de lui proposer de nous accompagner !), et je leur avais proposé d’aller voir ce film que je connaissais déjà et avais particulièrement aimé, la seule chose d’à peu près potable au programme des salles avoisinantes ce soir là. A peine le film commencé, je me suis fait engueuler parce qu’il était en V.O. et qu’elle avait bien évidemment oublié ses lunettes (Ce dont j’aurais assurément du m’enquérir, bien que ne pouvant le deviner…). Je me suis ainsi retrouvé à tenter suivre les sous-titres d’un film que j’avais déjà vu avec d’un côté une copine gesticulant à tout va en soufflant toutes les 2 minutes pour manifester son énervement, et de l’autre un copain qui semblait s’emmerder tout aussi fermement, tout çà pour avoir eu l’imbécilité de choisir un film que j’imaginais sincèrement susceptible de leur plaire…

Au sortir de la salle, l’un comme l’autre tiraient une gueule de 6 pieds donnant l’impression qu’ils venaient d’enterrer mutuellement la totalité de leur famille respective le jour même. Çà frisait tellement le ridicule que je ne pus m’empêcher de rigoler nerveusement en voyant leur visage, ce qui par contre les amusa beaucoup moins que moi ! Et la soirée se termina bien évidemment sur cette note qui ne fit rire que moi.

Je pensais sincèrement que cet épisode, lui couperait toute envie d’en renouveler l’expérience. Pourtant, un mois plus tard, je pris tout de même la peine de lui proposer d’aller voir un autre film dans un tout autre quartier, et avec un autre de mes amis histoire de m’assurer au moins un allié. Voyant la tournure désastreuse qu’avait prise notre précédente tentative de sortie pseudo culturelle, je m’attendais à une réponse négative de sa part, et fus quelque peu surpris qu’elle accepte avec autant d’enthousiasme (Comme quoi, il ne faut jamais jurer de rien avec les femmes !). Il y avait quelque chose qui me paraissait étrange malgré tout, mais je n’arrivais à cerner quoi…

La soirée se passa étonnamment bien. Elle s’amusa énormément à ma grande surprise, si ce n’est que ce n’est pas avec moi qu’elle partagea le plus ses éclats de rire… En rentrant, elle ne pu s’empêcher de me dire " Tu ne trouves qu’il y avait quelque que chose de bizarre… ". Je l’avais plus que remarqué certes, mais je ne pris même pas la peine de relever pressentant parfaitement ce qui risquait de me tomber sur la gueule d’ici peu…

2 jours plus tard, sous le prétexte fallacieux d’être en train de remettre à jour son agenda téléphonique, elle me demanda le numéro de mon ami. Pris de court, j’ai hésité un court instant à lui donner un numéro erroné. Mais je pris tout de même la peine de lui donner le bon, tout en ayant la certitude d’être en train de faire une grosse connerie… Et ce le fut !

3 mois plus tard, j’appris à mon insu qu’ils étaient ensemble depuis plus d’un mois, et c’est moi qui me mis à tirer la gueule régulièrement à compter de ce jour !

Pour en revenir à " Do the right thing ! ", la chose qui m’a toujours le plus frappé dans ce film, c’est cette espèce de tension que l’on sent progressivement monter sous l’influx d’une chaleur asphyxiante, pour finalement arriver à l’inéluctable. Je n’avais plus jamais repensé à tout çà jusqu’à sentir cette même tension monter en moi il y a quelques jours sous l’influence conjuguée de la chaleur, de la pollution, et d’un voisinage un peu trop présent et bruyant passé une certaine heure…

Après avoir tambouriné pendant plus de 10 minutes à la fenêtre de ma voisine du rez de chaussée pour qu’elle se décide enfin à baisser le son de la radio dont elle m’abreuvait depuis des heures, je me sentis soudainement à 2 doigts d’y filer un grand coup de poing pour la faire voler en éclat, et susciter ainsi un semblant de réaction de sa part. Un peu comme sur la pochette du " Damaged " de Black Flag, où Rollins se brise les phalanges en éclatant de rage le miroir se tenant devant lui. Mais je me suis refreiné en songeant aux répercutions qu’un tel geste pouvait avoir, et sagement résigné à aller me coucher la mort dans l’âme en essayant de trouver le sommeil avec une sorte de cocotte minute sur le point d’exploser à l’intérieur du ventre.

En rentrant du boulot le soir suivant, il faisait toujours aussi chaud et je me sentais toujours autant excédé par cette histoire de la veille, mais je pris pour option d’aborder les choses sous un angle totalement différent…

La radio s’étant mis à résonner de plus belle dés mon retour, je me suis contenté de redescendre frapper à sa porte le plus tranquillement du monde avant de lui suggérer un grand sourire enjôleur aux lèvres…

" Vous devez vous sentir bien seule pour écouter la radio aussi fort le soir. J’en ai déduit que c’était probablement un appel de votre part pour que nous fassions plus ample connaissance, et me suis dit que l’on pouvait peut être en profiter pour passer nos soirées ensemble à partir de maintenant, histoire de partager un peu plus que les mêmes programmes musicaux … "

Pour le coup, elle n’a pas su si c’était du lard ou du cochon, ou si je me foutais ouvertement de sa gueule, mais une chose est sure, maintenant elle fait bien attention au volume sonore auquel elle met son poste passée une certaine heure, de peur que je ne redescende en plus lui proposer de passer la nuit ensemble… Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire parfois pour avoir le droit à un peu de tranquillité !

Par contre, je ne vous raconte pas la réputation que j’ai maintenant dans l’immeuble !

Disons plutôt que c’est comme çà que j’aurais voulu que les choses se passent, mais la vie est nettement moins drôle, et sait rarement faire preuve d’autant de finesse et d’humour, et je me suis contenté de filer ce putain de coup de poing dans sa vitre pour qu’elle vole en éclats dans un fracas assourdissant. Et la radio s’est enfin arrêtée pour laisser place au bruit strident des sirènes de la patrouille de nuit…


Avant de se quitter, une petite news de dernière minute, Brian Walsby (le dessinateur de génie responsable de nombreux comics hilarant sur la scène punk, dont certains sur Pushead, S.S.T., Ryan Adams, Black Flag, Adolescents et les Descendents sont directement consultables sur son propre site : http://www.brianwalsby.com/ ) vient de sortir un second recueil de ses strips sur Bifocal Media intitulé " Manchild 2, the second coming ", garanti pures tranches de rigolade ! Et dont le dessin qui suit est d'ailleurs extrait…

Ainsi qu’un peu de musique en image avec 2 petits clichés de Julien (De feu Motels, et qui devrait d’ailleurs avoir enregistré une première maquette solo au moment où vous lirez ces lignes) et Sam Balin (d’Epileptic) qui partagèrent avec nous la " scène " du Caisson le 03 juin dernier dans le cadre de la Printrash Party… C’était d’ailleurs un peu bizarre pour nous de jouer juste derrière, mais bien fun en même temps !

Sam – Le Caisson – 03/06/2006

Julien – Le Caisson – 03/06/2006

Et une petite photos de nous encore dans la série de celles prises par Chris au Palais Bar, et que j’aime définitivement énormément !

Customers – Le Palais Bar – 14/05/2006

Soundtrack : Mission Of Burma " Peking spring / Forget " (Tout simplement parce qu’on y retrouve tous les premiers enregistrements du groupe, y compris ceux réalisés par l’ineffable Lou Giordano, responsable du son de la plupart des groupes de Boston de Siege à Deepwound en passant The Proletariat, Gang Green et les toutes premières traces de Moving Targets…) / Senseless Things " Up and coming / Postcard C.V. " (Juste parce que l’humeur et le temps s’y prêtent à merveille !)

No comments: