Keeping warm in the night time

C’est le morceau que j’aime m’écouter en période creuse, lorsque tout semble se tirer doucement vers le bas, et que la coloration de nos vies tend invariablement vers le gris foncé. Le genre de titre qui redonne espoir, (à vrai dire comme l’ensemble du EP dont il est tiré), empreint de cette espèce d’énergie du désespoir qui permet de relever la tête dans les moments les plus difficiles. Et s’il y a bien un disque que j’aurais toujours besoin d’avoir avec moi, c’est bien celui-ci, ce " Trundle & spring EP " sorti sur No Reality records en 91, de ce fameux groupe qui n’était pas fait pour durer et qui a tout de même réussi à enregistrer 5 EP’s et 5 albums tout en n’ayant donné qu’une quinzaine de concerts en 15 ans d’existence, composé de Bill Schneider (Monsula, Skinflutes, Sawhorse, Influents, Uranium 9 Volt…), Jason White (Chino Horde, Influents…), Billie Joe (Que l’on ne présente plus), Aaron Cometbus (Idem) et Mike Kirsch (Bread & Circuits, John Henry West, Navio Forge, Sawhorse, Torches To Rome, Please Inform The Captain This Is A Hijack, Sixteen Bullets, et qui quitta d’ailleurs le groupe après l’enregistrement de ce EP pour des questions d’éthiques et de désaccords avec Billie Joe après que Green Day aient signé sur une major, pour devenir les Rolling Stones du punk rock). Groupe qui ne devait être qu’un projet éphémère vu la situation géographique et les occupations éparses de chacun de ses membres, et réussit finalement à supplanter chacun de leurs projets, sensé être plus " sérieux ". Le genre de groupe qui m’a toujours fait penser que c’était la seule manière cohérente d’en faire un, avec des morceaux toujours enregistrés dans une urgence suintant l’approche de l’essentiel. Même si la voix si caractéristique de Billie Joe en atténue un peu l’impact, celles de Mike Kirsch et Jason White en rehaussent largement le ton, sans compter ce putain de " beat " qui fait vraiment toute la force de leurs morceaux. A croire qu’un groupe n’est vraiment rien sans un bon batteur !

Période en dents de scie donc, avec ses hauts et ses bas, son lot de bonnes choses surprises, ses mauvaises bien sur, et ce putain d’hiver qui n’en finit plus, auquel on aurait envie de botter le cul pour qu’il dégage au plus vite !

Çà a fait du bien lundi, de recevoir par mail les nouveaux morceaux que l’on a composé ces derniers temps. Les choses étaient parties un peu bizarrement 2 semaines et demie plus tôt, lorsque l’on a enfin réussi à re-répéter après un bon mois sans avoir rien fait. Alex nous ayant appris ce même jour qu’il comptait repartir plus tôt que prévu, c'est-à-dire en juin au lieu de septembre, soit dans pas très longtemps, et pour une période minimum de un an, çà m’avait un peu plombé le moral. En même temps, je ne pouvais décemment pas lui en vouloir, à sa place j’en ferais probablement autant, et je ne sais même pas si j’aurais attendu aussi longtemps pour me recasser.

" Ici rien n’est fait pour nous, on n’est pas prévu dans leur danse… ", comme disait la chanson… Dommage qu’elle ait été écrite par un groupe d’abrutis finis, parce que les paroles résument assez bien nos vies, ou tout du moins une bonne partie de notre jeunesse, et on aurait presque pu la reprendre à notre sauce. D’ailleurs, Alex ne s’en est pas privé, et nous en a même fait une version acoustique avant d’enchaîner sur un morceau de Radiohead (Non, ce n’est pas une blague !) en attendant l’arrivée de Ben qui s’est pointé avec une heure et quart de retard.

Je ne sais pas pourquoi, çà sentait étrangement la fin ce jour-là, mais je ne pouvais même pas me moquer, j’avais moi-même passé la soirée de la veille à discuter en écoutant Superchunk, Pavement et Elliot Smith jusqu’à 1h et demie du mat… Je me suis juste dit que je n’avais probablement pas suffisamment dormi la veille pour prendre les choses avec sérénité et détachement…

Toutefois, çà allait mieux dés que Ben s’est branché. On a attaqué directement sur de nouvelles idées et mis en place les bases de 3 nouveaux morceaux. Çà ressemblait déjà plus à ce qu’on faisait habituellement, sans que ne plane derrière le spectre de Radiohead, ou ne se profile le moindre virage oï ! acoustique chantée en français (Ne fantasmez pas trop là dessus, je crois que c’est par pour demain qu’on est près de le prendre ce virage là. Même si Alex et Clément se sont découverts des talents cachés d’auteurs compositeurs de chanson à textes oï ! façon Didier Barbelivien dont ils comptent bien revendre quelques morceaux à la Brigada histoire de faire un peu de gratte facile).

La semaine suivante, j’étais encore un peu ailleurs (tellement absent d’ailleurs, que j’ai réussi à en renverser ma bière sur mon sac alors que je venais à peine de l’ouvrir, ce qui fut le summum de la classe, lorsqu’il fallu repartir en métro une heure plus tard avec mon sac empestant la binouze), mais on a tout de même réussi à reprendre le set dans son intégralité, de manière un peu automatique même, ce qui nous tous un peu surpris (en même temps, les morceaux ne sont pas super techniques et on commence à les connaître tous un peu par cœur !), bouclé les 3 que l’on avait commencé à mettre en place une semaine plus tôt et en composé un 4ème.

En les réécoutant, je me suis fait la même réflexion qu’Alex, à savoir qu’ils sonnaient comme des morceaux à nous (çà paraît un peu stupide dit comme çà, mais on se comprend). Finies les digressions " Post-rock " de la seconde démo, sur laquelle on a quand même réussi à pondre 3 morceaux d’un peu plus de 2 minutes, et retour à des compos plus directes, un morceau de 39 secondes, un autre de 50 et 2 plus complexes (avec 2 ou 3 changements de rythmes) ne dépassant pas les 1 minutes 10. Çà faisait du bien d’avoir çà le lundi dans ma boite mail, et je sais pas pourquoi, mais j’en étais particulièrement content !

Putain vivement qu’on rejoue, çà manque trop finalement ! En même temps, çà rapproche, le 12 Avril à La Miroiterie avec Ken Park dont j’ai adoré le EP (Merci Féfé, Sophie me l’a bien transmis ! Je vous filerai des démos en remerciement mercredi prochain), Binaire et Pavlov. Ce serait cool si on pouvait assurer en juin la date à Lyon avec Clorox Girl que Flo nous avait proposé, parce que ce serait probablement un de nos derniers concerts avant un bon moment. Ah oui, sans çà le 22 Avril on sera à Reims au Flambeau avec Décombres, Hyacinth, 5000 Yens et Amanda Woodward, mais je l’ai déjà écrit dans une précédente note. Et de manière plus personnelle, ou individuelle, devrait également se monter une petite expo dans ce haut lieu d’Angers qu’est l’Etincelle début Juin, regroupant les collages politiques de l’ami Yann Nada, des peintures d’Ariane (qui fait de très jolies choses sous le nom de Miette, dont on peut avoir un petit aperçu sur son propre site www.fotolog.net/_miette_ ou bien pour de vrai en ce moment au 9 billards,179 rue St Maur, 75 010 Paris, Métro Goncourt, mais je ne sais pas jusqu’à quand…) et quelques uns de mes propres collages et assemblages de dessins (probablement ceux que je n’avais pas réussi à accrocher en temps voulu à la Maroquinerie et commémorant les 15 ans de Rad Party, çà reste à voir...), on aurait presque pu faire jouer les Customers et Décombres en même temps histoire d’en faire une grande fête, il faudra qu’on en rediscute...

Pour se quitter quelques petites photos de Kimmo (encore eux, dirons les plus mauvaises langues, mais j’y peux rien, si je les aime beaucoup tous les 4 !) nouveau line up (pas si nouveau que çà vu que çà va faire près d’un an maintenant) en souvenir de leur excellent concert sur la Péniche Alternat la semaine passée (C’est pour çà que je n’étais pas à l’Ecluse, Yann, désolé… Et je n’y serai pas plus mardi prochain vu qu’on répète pour le concert de mercredi, pas la peine de me casser la tête demain au Saphir !).




Kimmo (Péniche Alternat – le 30/03/2006)

I Object devraient tourner sous peu en Europe, si ce n’est déjà le cas, dont plusieurs dates prévues en France. En principe on devait jouer ensemble, mais je ne sais pas où çà en est… On vous tiendra informés si çà se fait.

En attendant, un bon concert au Saphir demain, pour ceux qui sont sur Paris…
Latterman de Long Island, un des rares sur Deep Elm avec des paroles intéressantes et de bonnes sing along songs. S’ils étaient de Gainesville en Floride, ils seraient sur No Idea et feraient probablement la nique à Against Me ! En tout cas, si vous aimez Grabass Charlestons, Glass & Ashes, etc… vous devriez y trouver aisément votre compte, qui plus est çà reste de loin le meilleur endroit sur Paris où voir ce genre de concerts !

Je vous laisse d’ailleurs avec la superbe affichette de tournée dessinée par Christy de Green zine, gage de qualité, s’il en fallait un !


Gotta go ! comme on dit.

Soundtrack : Guilty Razors " Guilty ", le disque qui a fait mon bonheur le week end dernier. Leur fameux LP qui fut censuré par leur maison de disque de l ‘époque (78) et un des rares groupes de son temps (avec Metal Urbain et les Olivensteins) réellement digne d’intérêt. En l’écoutant, j’ai mieux compris pourquoi dans une interview donné dans un vieux Silly Hornets (si je ne m’abuse, et que ma mémoire ne me joue pas trop de tours), Mark Arm revenait aussi souvent à la charge en disant qu’il cherchait désespérément leur EP " I don’t wanna be rich " (Ceci dit il pouvait, la majorité du pressage ayant été passé au pilon par la maison de disque, il n’y en eut que très peu sur le marché…), tant à son écoute, il fut bluffant pour moi de constater à quel point certains titres sonnaient à s’y méprendre, comme de vieux titres de Mudhoney enregistrés avant l’heure !