C’est un morceau de Ken Chambers (Moving Targets, Bullet Lavolta…), ce qui me va plutôt bien aussi en ce moment !
Une super affiche de tournée de dédicaces datant des heures les plus glorieuses de la BD underground américaine (1993, c’est écrit dessus pour ceux qui ne suivent pas !)
Je m’étais promis de ne pas acheter cet imposant recueil de Peter Bagge traduit en français " En route pour Seattle ", vu que j’en connaissais déjà le contenu sur le bout des doigts pour avoir acheté tous les comics qu’il regroupe (Qui plus est dans leur format et édition d’origine…C’est pas pour faire nerds de base, mais c’est juste le cas !) au fur et à mesure de leur parution entre 90 et 95. Pourtant, comme pour le " Locas " de Jaime Hernandez, lorsque je l’ai eu entre les mains, je n’ai pu résister au plaisir de pouvoir m’ingurgiter d’une traite (Et sans la barrière de la langue) ces 340 pages de pur bonheur arrivant à rendre hyper drôles les côtés les plus anecdotiques de la vie de tous les jours d’un bon branleur de base ayant quitté le New Jersey pour venir s’installer à Seattle, et se retrouvant ainsi malgré lui au beau milieu de l’explosion musicale de cette ville dont je me garderai bien de vous retracer une nouvelle fois l’historique.
Tout y est, de ses colocs bien spés, à sa copine hystéro, les soirées passées au bar, les jobs de slacker dignes de " Clerks ", en passant bien sûr par le lancement d’un bon groupe de losers dans l’air du temps. Sa simple lecture a réussi à me ravir de joie pendant tout le week end, et je m’en suis délecté jusqu’à satiété ! C’était cool de retrouver çà, le genre de BD à part comme on n’en voyait nulle part ailleurs à l’époque. Exactement le genre de truc qui redonnait enfin envie de lire de la BD, et surtout d’essayer d’en faire soi même dans le graphisme et les histoires arrivaient à parler avec une étonnante facilité !
C’est dommage d’avoir du attendre près de 16 ans (Malgré une première tentative foirée sous le nom de " Haine " en 94 ou 95…) pour que ce genre d’auteurs arrivent à trouver enfin droit de citer dans un pays aussi réac que le notre, d’autant plus dommage qu’il n’en reste plus que très peu encore en activité, et de manière plus que sporadique… Tout juste un Adrian Tomine nous pondant un " Optique Nerve " tous les 2 ans, un Dan Clowes se consacrant principalement à l’adaptation cinématographique de son œuvre (Après " Ghost world ", " Art school confidential " vient d’en subir le même traitement et devrait sortir à la rentrée si tout va bien), Jaime et Gilbert Hernandez poursuivant un " Love & Rockets " s’essoufflant de plus en plus, et Peter Bagge lui-même se contentant d’un " Hate " annuel ayant passablement perdu de son mordant…
Le début des années 90 fut réellement marqué par un véritable renouveau du milieu de la BD underground fortement imprégné d’une culture rock et relayé par des magazines de choix tels que Deadline et Bugs & Drugs en Angleterre ou l’éphémère Destroy All Comics aux Etats –Unis qui réussissaient à en faire le parfait amalgame, tout en mettant constamment en avant ces nouveaux dessinateurs. C’est assez bizarre d’ailleurs, que toute cette culture se soit à ce point estompée au fil des ans pour finalement complètement disparaître, ou presque. Souvent, en feuilletant nostalgiquement de vieux numéro du " Dirty Plotte " de Julie Doucet, " Wired World " de Philip Bond , " Minimum Wage " de Bob Fingermann, " No Hope " de Jeff Levine, n’importe quel comics d’Evan dorkin à commencer par " Milk & Cheese ", " Dork " et " Hectic Planet ", " Exit " de Nabiel Kanan, " Caffeine " et " Disgruntled youth " de Jim Hill, " Peepshow " de Joe Matt, ou l’inégalable " Tank Girl " de Jaimie Hewlett (A côté du quel Gorillaz fait quand même piètre figure, même si j’en apprécie énormément les animations), çà ne me fait que regretter encore plus amèrement cette époque un peu foireuse et balbutiante, ainsi que toute cette génération de jeunes auteurs au verbe fort qui disparurent aussi vite qu’ils apparurent, sans jamais trouver pour autant de relève à leur hauteur.
Le seul point positif dans tout çà, est probablement que çà me fait faire d’énormes économies maintenant que les boutiques de comics n’ont plus à nous offrir que des étalages uniformes de BD’s d’une tristesse sans nom !
Quelques clichés souvenir d’époque histoire d’illustrer tout çà en images…
Peter Bagge en compagnie de Julie Doucet, en 97 au cours d’une convention BD en Espagne.
La couverture de l’hilarante parodie de Spiderman réalisée par Peter Bagge, sortie il y a peu, et qui reste une des choses les plus drôle qu’il ait dessiné depuis le " Hate " non annuel.Au chapitre des résilients (C’est à dire ceux à qui la vie ne s’est jamais décidé à faire trop de cadeaux, mais qui tentent malgré tout de s’en sortir par tous les moyens, détournés ou non, comme celui de l’écriture par exemple), je vous recommande la lecture de " Ripley Bogle ", le premier roman plus ou moins autobiographique de Robert Mc Liam Wilson qui s’est par la suite illustré avec le célèbre " Euréka Street " dépeignant finement une bonne brochettes de contemporains à l’abandon dans le Dublin des 15 dernières années.
J’ai également essayé de me plonger dans le " King Dork ", premier roman de Frank Portman (plus connu pour ses talents d’auteur / compositeur au sein de Mr. T Experience sous le nom de Dr. Frank) qui semble faire un carton sur Amazon (Vu qu’il en est déjà à sa 5ème réédition en moins de 6 mois !), mais je dois reconnaître que je le trouve particulièrement chiant et que je n’ai toujours pas réussi à dépasser la centième page (sur 340…), et ce, malgré que je me le sois trimballé un peu partout avec moi durant mon périple canadien du mois dernier… De nombreuses personnes l’ayant chroniqué en font le parallèle avec " The catcher in the Rye " de je ne sais plus qui et auquel il est d’ailleurs amplement fait référence tout du long de l’ouvrage, mais vu que je n’ai pas lu ce dernier non plus, je ne saurais vous dire dans quel mesure il faut l’en rapprocher… Je tacherai tout de même de vous en dire quelque chose d’un peu plus consistant dès que j’en serai venu à terme !
Par contre, j’ai réussi à aller jusqu’au bout du nouveau roman d’Aaron Cometbus " I wish there was something that I could quit " sans la moindre difficulté (En même temps, il ne fait que 104 pages…), au point de l’avoir même lu 2 fois en un mois. En fait, c’est surtout parce que je dois reconnaître que j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans dés la première lecture (Probablement l’absence d’un background punk omniprésent comme dans tout ce qu’il a pu écrire jusqu’à présent…), qu’il m’en a fallu une seconde pour réellement l’apprécier (Et dépasser certaines incompréhensions d’une langue qui ne m’est pas maternelle !). Je crois aussi que ce qui m’a le plus dérangé, c’est qu’il ne soit pas écrit à la main, et çà mine de rien, çà lui retire beaucoup ! Et çà m’embête d’autant plus que le recueil de certaines de mes histoires (Parues dans de vieux Rad Party épuisés depuis longtemps) sur lequel je suis en train de travailler avec Matthias de La Pétroleuse (Excellente librairie indépendante, dont le catalogue se trouve à l’adresse suivante :
www.la-petroleuse.com ) devrait également sortir sous cette forme, histoire que ce ne soit pas trop le foutoir. Mais bon, le tout est encore en simple gestation, et ne devrait sortir que dans le courant de l’hiver prochain, ce qui laisse le temps d’y réfléchir…
Par contre le nouveau numéro de Greenzine de Cristy C. Road, que Microcosm Publishing ont eu l’excellente idée de publier sous la forme d’un véritable petit roman broché intitulé " Indestructible ", est de loin ce que Cristy a fait de mieux jusqu’à présent, et ce tant d’un point de vue graphique que de celui de l’écriture s’axant principalement sur son apprentissage musical au sein de la scène punk, ainsi que la découverte de sa propre (bi)sexualité. Un large aperçu de son travail se trouve d’ailleurs sur son site dont je vous recommande plus que chaleureusement l’accès :
http://www.croadcore.org/
Mon propre zine quant à lui devrait revenir sous peu (Pour la mi-août en principe…) sous sa forme habituelle, c’est à dire plus d’une centaine de pages A6 entièrement écrites à la main, et mixant tranches de vies et chroniques en tous genres dans un rapport quasi équilibré… Je retourne d’ailleurs bosser dessus de ce pas !
Tout de même juste avant de se quitter, une petite photo de Face Up To It ! juste histoire d’un insérer une petite touche d’ordre musicale dans cette note principalement consacrée à la lecture et l’édition papier. Çà y aura mis le temps, mais j’aurais quand même réussi à les voir ! Et j’en suis d’autant plus content que çà m’aura également permis de constater que je ne suis pas le seul à devenir écarlate en tentant de chanter, en témoigne ce qui suit…
Face Up To It ! – Le Tapette Fest - 17/06/2006 (Probablement mon meilleur souvenir du festival, vivement l’album ! Peut être à la rentrée ?)
Soundtrack : Siege " Drop dead " (La récente réédition Deep Six, juste pour les 2 titres bonus " Two-faced " et " Trained to kill " soit disant tirés des même sessions que les autres enregistrements, mais ressemblant plus à des demos / rehearsal. Par contre, personne n’aurait eu vent de ce fameux album que le groupe aurait soit-disant enregistré pour Earache au début des années 90, en se reformant juste pour çà ?) / Simpletones " I have a date " (Mon album fétiche du moment regroupant tout ce qu’ils ont enregistré pour Poshboy entre 78 et 79, dont plein de choses restées inédites à ce jour !) / The Naast – Second Sex – Violett – Patrick Eudeline " Compil Passe ton bac d’abord " (Non, je déconne ! C’est juste pour attirer l’attention du public Rock & Folk pour la sortie du recueil sur lequel on bosse avec Matthias ! On ratisse large, vu qu’on prévoit de faire construire une piscine dans le jardin de ses parents pour l’été prochain histoire de pas avoir à se baigner dans la Seine comme tous les ans…) / Terminal State " Your rules " (Çà fait plus sérieux de terminer avec çà quand même ! Indiscutablement le meilleur disque sorti l’an passé, même s’il ne dure que 10 minutes ! le notre sera plus long promis !)